LIGURIE (géographie)

LIGURIE (géographie)

LIGURIE, géographie

La Ligurie (Liguria) se définit essentiellement comme le versant maritime des Alpes et de l’Apennin, de l’embouchure du Var à celle de la Magra (plus de 335 km de long). Structuralement complexe, elle doit son relief à des mouvements tectoniques à grand rayon de courbure très récents, parfois postpliocènes, ce qui explique la dissymétrie hydrographique. Mais son originalité est d’ordre climatique: c’est un adret littoral ensoleillé, aux hivers doux (moyenne de janvier, 10,2 ⁰C à San Remo), précocement spécialisé dans les cultures délicates et le tourisme, ponctuellement animé d’activités portuaires, là où aboutissent les routes venant de l’intérieur. Au vide de la montagne désertée s’opposent de hautes densités littorales. On distingue traditionnellement, de part et d’autre de Gênes, une Riviera du Ponant et une Riviera du Levant.

Bien qu’amputée de la région niçoise, rattachée à la France en 1860, la Ligurie constitue, dans le cadre de l’Italie, une région administrative de 5 418 kilomètres carrés, peuplée de 1 701 788 habitants selon le recensement de 1991 (densité 314 hab./km²), avec Gênes pour capitale. Des difficultés économiques responsables d’une régression de l’emploi industriel ont entraîné une diminution de la population de 4,5 p. 100 entre 1981 et 1990, alors que la population italienne progressait de 1,8 p. 100.

Le maintien d’exploitations exiguës et le prix élevé de la terre s’expliquent par la spécialisation dans des cultures de haute productivité (fleurs, vigne, oliviers), comme par le manque de terres cultivables. L’agriculture n’occupe que 6 p. 100 de la population active (1990). Au tourisme aristocratique du XIX^e siècle a succédé un tourisme de masse qui anime Bordighera, San Remo, Alassio, Santa Margherita, Rapallo.

Gênes s’est développée, depuis la construction du réseau ferroviaire, devenant l’un des sommets du «triangle industriel» italien et le débouché maritime des industries lombardes et piémontaises. La ville est la sixième d’Italie (701 032 hab. selon le recensement de 1991) et le sixième port d’Europe avec un trafic de 41,3 millions de tonnes en 1992. Son engorgement a revalorisé celui de Savone (13,5 millions de tonnes en 1992) autrefois éclipsé, qui offre de meilleures possibilités d’extension grâce à la rade proche de Vado Ligure. À l’est, La Spezia (103 008 hab. en 1991, 8,9 millions de tonnes de trafic en 1992) s’est longtemps développée à l’écart, comme port militaire, au fond d’une rade remarquable. À l’arsenal et aux constructions navales s’ajoutent aujourd’hui centrales thermiques, raffineries de pétrole et industries mécaniques. Le port achemine par gazoduc du méthane libyen vers la plaine du Pô.

L’industrie ligure (22 p. 100 des actifs en 1990), est largement tributaire du trafic portuaire. Elle a souffert de la crise, en particulier les entreprises publiques, et du vieillissement de ses équipements (mécanique, sidérurgie, transports, chimie). Elle attend son salut de la mutation technologique des entreprises privées. L’avenir de la région dépend beaucoup du développement du secteur tertiaire (commerce et tourisme essentiellement) qui occupait 72 p. 100 des actifs en 1990.

Encyclopédie Universelle. 2012.